vendredi 23 septembre 2016

Deux semaines en Crète.

Mardi 6 septembre 2016.
Ma valise cabine est presque prête en configuration 3 3 3 chemin de Saint-Jacques. Je prévois une poche pour "mes peurs" : quelques objets supplémentaires dans le grand sac de Che.

 Jeudi 8 septembre 2016.
 Bus, tram et liane et nous voilà à l'aéroport en deux heures environ. Le temps est moins lourd que les jours précédents, il a même plu un peu ce matin mais pas assez pour satisfaire les viticulteurs. Vol sans histoire avec un repas. Nous atterrissons à Héraklion avec 10 minutes d'avance. Notre loueur de voiture est là. Le premier contact est excellent. Il recopie quelques lignes de nos permis et c'est tout. C'est le propriétaire de l'agence Automattis. Il a travaillé dans une grande agence avant de se mettre à son compte et c'est son fils, vivant en Allemagne, qui gère son site internet.

 Vendredi 9 septembre.
 A l'hôtel Sofia, le responsable nous offre les petits déjeuners. Nous les prenons près de la piscine et Che ne peut retenir ses larmes à la vue d'un chat gris posé en sphinx. Le souvenir de Blanche qui vient de mourir est encore vif. Nous ne l'avions vue que de nuit mais, de jour, la mariée, seat ibiza diesel, est un peu moins fraîche avec ses 166 000 km. Nous partons vers l'ouest un peu inquiets en la ménageant sans doute un peu trop. La vieille mamie est encore alerte et à notre arrivée à Georgioupoli nous l'avons adopté. Installation à la pension Aegeon quasi complète. La sympathique patronne - elle adore son chat- nous trouve une chambre. Pique nique rapide sur le balcon et sieste. Balade ensuite dans le village : des boutiques médiocres et de l'authenticité de pacotille. Tout devrait nous déplaire et pourtant il s'en dégage un charme inexplicable. Nous ajoutons une fleur à nos identifications l'urginée fausse scille urginea maritima. Repas correct le soir au Paradise : boeuf stifado et aubergines.
L'urginea maritima très présente en cette période

Samedi 10 septembre.
Direction Almirida par Vamos et Kalyves. Bonne route peu fréquentée. Nous nous baignons à tour de rôle " pour surveiller les affaires ". Méfiance sans doute excessive. L'eau est parfaite , chaude et calme. Quelques petits gamins bruyants : "c'est quand même mieux sans gosses." L'UCPA range son matériel, la saison se termine.

La plage d'Almirida

 Dans les restos, je remarque une grande majorité de vieux couples. On va pas faire pareil quand même. Pas de resto à midi.On pique niquera. Nous allons au phare après Kokino Horio. Mauvaise idée. La route est très étroite et se termine devant la grille d'un camp de la marine. Demi tour très délicat.
Ombros giallos est un site à 4km environ de Paleloni. Route facile en comparaison de celle du phare. Ici, pas de plage de sable mais des rochers tombant dans une eau verte et bleue. Il y a quelques rares baigneurs ou observateurs des fonds. Nous pique-niquons a l'ombre, au bord de l'eau. Le ciel se couvre partiellement ce qui me plaît plutôt. Nous voyons, avec plaisir, nos premières chèvres du séjour, Après un bon café frappé dans l'unique taverne ouverte, nous regagnons notre pension.

Ombrosgialos

 Le ménage a été fait dans notre chambre . La température a baissé un peu et nous partons à pied vers Mathes. Nous recherchons une source et une chapelle avec un arbre à l'intérieur vues il y a plusieurs années. Nous trouvons les deux avec joie.

La chapelle et le tronc blanc dans le mur

La source

De nombreux passereaux dans les champs méfiants et durs à identifier. Le soir, taverna Arcadia avec son martin pêcheur, king fisher nous dit le garçon et sa soupe de poissons que Che apprécie plus que moi. Bon tzaziki avant la soupe.
Taverne Arcadia

 Petite balade digestive jusqu'à notre ami l'accordéoniste et retour à la pension.

Dimanche 11 septembre.




Filets de pêcheurs

Le village de Gavalohori est à une dizaine de km de Georgioupoli. Nous l'atteignons par un quartier peu habité et commençons par visiter un vieux moulin à huile remis en état.
Moulin à huile avant l'industrialisation

Nous finissons par trouver le musée dans un quartier plus vivant. Nous semblons être les deux premiers clients. Je retrouve le lit posé sur la cuve de fermentation du raki.

La cuve à raki est sous le lit



 Des salles sur le travail du bois, de la pierre et de la soie. Le rez de chaussée date de l'époque vénitienne et l'étage de la domination turque. Pause café ensuite sur une place très sympathique où j'entends une musique de Karaindrou que j'écoute souvent sur youtube.

Plage d'Almirida ensuite où Che se baigne
Un incendie dans la montagne.

Retour à la pension pour le début de ma cure de raisin et sieste. Il pleut sérieusement jusqu'à cinq heures puis ça se calme. Nous marchons vers la chapelle au bout de la jetée. Les pierres sont trempées et d'innombrables petits crabes montent à la surface pour profiter de cette humidité nouvelle. Très bons légumes farcis à la taverne Paradise. Pratique encore très rare, ils nous remettent la note imprimée sur un ticket de caisse. Nous terminons la soirée en traversant "little Odessa" le quartier russe de Georgioupoli. Ils ont même un hôtel Metropol comme à Moscou mais en moins luxueux. Ils apprennent vite, en peu d'années ils ont adopté les standards vestimentaires occidentaux et l'époque où ils s'habillaient mal est révolue.
Emmanuel  Carrère :"En politique aussi ils apprennent vite et les descendants des gangsters actuellement au pouvoir seront aussi respectables que les Kennedy." Nous sommes passés plusieurs fois devant un magasin de fourrure qui m'intrigue. Il n'y a jamais un client et le couple de gérants vous regarde l'air mauvais, comme s'il ne voulait pas être dérangé. "Ils ont des têtes de mafieux et c'est une couverture pour blanchir de l'argent."
 Au cours de notre promenade digestive, Che sympathise avec un très jeune chat roux affamé qui aura droit à quelques croûtes de fromage.

 Lundi 12 septembre 2016
 Nous arrivons à Sfakia vers 11h. Le beau temps est de retour. Le parking est payant à l'entrée du village. L'hôtel Stavris n'a pas vraiment changé. Nous prenons une chambre pour trois jours. Elle sera prête dans une heure. Nous en profitons pour faire le tour du village et prendre un pot.
Jus  d'orange et café frappé

 L' authentique produit sfakiote est mis en évidence dans toute les boutiques. J'ignorais l'existence d'une tarte locale au fromage et au miel invisible lors des précédents séjours. Ca me rend méfiant ces produits locaux mis à toutes les sauces. Baignade en fin de journée à la plage de Sfakia proche de l'hôtel. Partir en maillot de la chambre, quel confort. L'eau est bonne avec quelques courants froids, claire et vite profonde. Repas sans surprise au lefka ori avec un bon raki servi par un serveur égyptien ancien étudiant en pharmacie.

Mardi 13 septembre 2016
Branle bas à 6h pour prendre le bus à 7h qui nous dépose à Imbros vers 7h 30. Une dizaine de passagers et un seul pour Imbros. Les gorges ont une longueur de 8km que nous effectuons en profitant de l'ombre. Nous croiserons un seul couple. Les chèvres, toujours présentes, sont beaucoup plus silencieuse qu'au printemps. Les petits ont gagné en autonomie et sont moins demandeurs. À la fin de la gorge : péage de deux euros.


 La sortie est labyrinthique, indiquée par chaque taverne qui propose reconstituants et taxi pour récupérer le véhicule au départ ou rentrer à l'hôtel. Nous rentrons à l'hôtel à pied. Cinq kilomètres en bord de route au soleil avec la mer à notre gauche qui nous fournit une légère brise. Il y a même un trottoir pour les deux derniers kilomètres. Il est constellé de traces de pattes de chèvres qui, au moment de la construction, n'ont pas attendu le séchage du béton pour venir voir. Pas étonnant quand on connaît la curiosité de ces bestioles. À 11h 45, nous sommes au Faros pour café frappé et jus d'orange. Une belle promenade. Nous avons longé une zone protégée pour sauvegarder une plante endémique l'hypericum aciferum. À suivre....

Pique nique léger dans la chambre et sieste. Nous montons ensuite vers Illingas en passant près d'une petite chapelle rappelant la mort en 2007 d'une jeune femme médecin de 26 ans. Sa voiture a basculé dans la mer. Je pensais que l'accident se situait plus haut vers Anopolis. Baignade ensuite : presque un rituel. Nous montons manger au mesohori 500m au dessus du port, un conseil du Routard et un bon. Du "local food" qui n'a pas besoin de se mettre en avant. Je mange de la chèvre sans parvenir à me souvenir si c'est ma première fois. Pas mal mais pas une révélation. D'excellents légumes et une purée de pommes de terre à l'ail délicieuse. Le patron a un faux air du député J Lassalle.

 Mercredi 14 septembre 2016 À 10h 30, nous prenons le bateau pour Agia Roumeli. Ni bondé, ni désert. Il nous dépose vers midi après une halte à Loutro et nous filons directement vers la chapelle Agios Pavlos.
Agios Pavlos
Une heure et demi après, nous y sommes. Une bonne surprise, elle est en meilleur état que dans mon souvenir. Une restauration assez réussie bien qu'elle ne lésine pas sur le béton. Elle s'intègre parfaitement dans l'environnement et me rapelle Lacarière " un art de mettre chaque objet à sa juste place de lumière, de l'inscrire dans le paysage sans jamais le heurter". Une taverne a poussé pas trop loin mais pas contre non plus. Les puristes hurlent, les assoiffés qui vont retourner sur leur pas sous un soleil matraqueur sont plus indulgents. Pour le retour à Sfakia, le bateau est beaucoup plus rempli par les marcheurs qui ont descendu les gorges de Samaria et que les bus attendent à l'arrivée. Repas le soir au Three Brothers purement utilitaire.

 Jeudi 15 septembre 2016.
 Ce matin, un petit bateau militaire est à l'arrêt devant le port. Un rapport avec les réfugiés? L'an dernier, 180 personnes venues de Lybie ont échoué sur l'île voisine de Gavdos.
 Un petit bus part à 9 heures pour Anopoli.
Nous sommes six en tout, le chauffeur, un vendeur de billets et deux couples. Le chauffeur parle sans arrêt, lâche parfois le volant et ne regarde pas toujours la route aux innombrables lacets. Quand nous arrivons j'ai les mains moites. Anopoli est un village sur un plateau  composé de plusieurs hameaux. Le bus nous pose sur une place que l'on peut qualifier de centrale où se trouve la statue d'un héros local Daskalogiannis qui fut écorché vif par les turcs.
Anopolis

 Le chemin pour Loutro est très facile à trouver. D'abord une route jusqu'à l'église agia katerini puis le sentier balisé de points jaunes. Exceptés quelques éboulis qui glissent sous les pieds, aucune difficulté et des vues superbes sur Loutro.
En bas,  Loutro.
 Nous observons quelques oiseaux : vautours, traquets motteux et oreillards, tarier pâtre, cochevis huppé. Peu de fleurs à part l'omniprésente Urginea maritima. Une halte a l'ombre d'un caroubier identifié par Che. A midi, nous sommes en bas devant un café frappé sans avoir souffert de la chaleur alors que, hier, à la même heure, nous n'avions pas commencé notre marche vers Agios Pavlos. La sensation de confort est incomparable. Le Samaria1 vient de Paléochora, il nous dépose à Sfakia vers 13 h très satisfaits de notre boucle. Baignade en fin d'après midi et bon repas au mesohori.

Vendredi 16 septembre 2016.

 Nous quittons le Stavris en payant comme prévu 4×43€. À Frangocastello, la forteresse nous paraît petite. Nous nous baignons plus loin à Polyrizo belle plage un peu ombragée avec quelques bancs sous les tamaris. À Plakias, nous prenons la seule chambre libre au Castello.
Le castelllo
 Elle nous plaît. Le jardin de l'hôtel est très bien entretenu avec les arbres taillés pour fournir de l'ombre aux balcons. La ville vaut mieux que sa réputation de plage à tour operator avec une longue plage bordée de tamaris. Deuxième baignade de la journée. Nous prenons notre repas dans une taverne conseillée par le Guide du routard. De bons souvlakis précédés d'un bread garlic, tarte fourrée à l'ail, que je suis content de découvrir mais qui ne m'emballe pas. Che achète ensuite des claquettes en cuir et moi, une petite statue de chèvre en métal.
 Samedi 17 septembre 2016.
Après Spili, nous quittons la route principale , quelques kilomètres avant Agia Galini. pour une petite route de montagne en bon état, peu fréquentée mais très sinueuse. Nous allons à Agios Pavlos ( un autre ) connu des amateurs de plage et des géologues pour l'originalité des plissements des couches calcaires.


La baie est protégée du vent violent et l'eau est très claire. On serait tenté de dire propre sans les fortes odeurs d'égout au dessous de l'hôtel. Che trouve une fleur survivante des chaleurs estivales , lys de mer pancratium maritime, déjà observé y a deux ans à Elafonisi.
À Pitsidia, la pension Izabella n'est pas complète. Nous nous installons pour trois jours. La matinée a été fatigante. Nous ne bougeons qu'en fin d'après midi pour aller en voiture à la plage de Komos où nous nous mettons à l'eau. Un peu de clapot m'empêche de nager comme je voudrais. Repas honorable chez Markos sur la place principale avec une omelette originale pour Che et..... pas de raki!
 
Dimanche 18 septembre 2016.
 Départ à pied tôt ( 9 heures 30 ) pour Komos. Nous allons à droite du site sur une plage avec quelques nudistes. L'eau est calme ce matin, parfaite pour nager. Nous photographions des lys maritimes, des bruyères de mer et rentrons à la pension avant les grosses chaleurs.
Lys maritime

 Après midi à Zaros et tour du petit lac de Votomou. Les routes sont presque partout aux normes de circulation automobile actuelle sauf dans les rues des villages de montagne : élargir ou prévoir un contournement est impossible. On se trouve subitement des dizaines d'années en arrière, sur des boyaux étroits et défoncés, le stationnement anarchique ne simplifie rien mais ça fini par passer.
Agia Galini est une petite ville en pente rempli d'hôtels et logements du sommet jusqu'au port. C'est très photogénique. Le soir nous mangeons très bien chez Mike mais pas de raki. Perfide, Che " c'est parce que les clients volent les verres... ils n'en donnent plus".

 Lundi 19 septembre 2016
 Matin à pied à Komos. Quelques fleurs supplémentaires : genévrier de phénicie et passerine hérissée, héliotrope. Un café frappé à Pitsidia à une terrasse surplombant la place. Une loge sur le théâtre de la vie. On comprend ceux qui y restent longtemps.
Pitsidia
 En fin d'après midi, nous passons à Kalamaki. Sur la plage, une zone est protégée pour la sauvegarde de tortues qui viennent y pondre leurs oeufs

Protection d'un nid de tortues

 À Matala, nous montons puis redescendons vers la red beach, une plage naturiste. Le plongeon est d'autant plus apprécié que l'accès à la plage est assez ardu. L'eau est parfaite avec à peine un petit clapot, bien loin des vagues vues ici il y a deux ans. J'achète un tee shirt en ville et des copies de Converse. Repas chez Mike toujours très bon avec des plats différents de la veille et....du raki. Nous mangeons de la fava, des artichauts et de l'agneau. C'est vite complet et il vaut mieux arriver tôt. Les français font ça très bien.

 Mardi 20 septembre 2016
 Nous quittons le sud en faisant un dernier tour à Matala. Une montée vers la red beach en suivant les flèches bleues.
Dans le village, une petite affiche rend hommage au dernier hippie historique mort dans un monastère en août 2016 à Héraklion.

Il y a eu un peu d'orage ce matin avec quelques gouttes mais rien en comparaison avec le Nord où il y a eu de la grêle. Nous le verrons sur la route avec des traces de ruissellement. Un dernier café à Matala avec un serveur qui se trompe sur toute la commande: sucré pas sucré frappé nescafé rien ne correspond
 Nous prenons une chambre à Arolithos reconstitution d'un village crétois de l'époque. Quelle époque?  Mystère. Ça fait un peu parc Astérix dont les équipements auraient 40 ans mais pas désagréable avec une piscine sympathique. La végétation a souffert des pluies de la journée, les tables et le sol sont parsemés de feuilles hachées.

 Repas correct le soir mais avec service trop lent.

 Mercredi 21 septembre 2016.
Le vent et la pluie dans les oliviers ont décoré la table

 Nous allons vers le  mont Jouchtas par un petit canyon conseillé par le Routard, une petite route "que nous n'aurions pas suivie sans GPS" dit Che. Encore des éboulis et de la boue sur les routes, restes du dernier orage. Les 5 km de montée à pied sont un régal, le chemin empierré est carrossable mais le trafic est nul. Les vues sur Archanès et une autre vallée sont superbes.


 Une falaise abrite des nids de corbeaux qui chassent les vautours trop curieux.
Nous faisons quelques courses à Archanès avant de pique niquer dans un parc du village
Visite ensuite du musée d'Héraklion. Récemment rénové. Bien mais aucune explication en français. On se sent petits, sans importance.
Sarcophage d'Agia triada

 Soirée crétoise à Arolithos avec repas, musique et danse. Des spectateurs sont venus des villages vacances voisins. Organisation très efficace mais spectacle naïf type kermesse de fin d'année.
Ne coupez pas les fleurs

 Jeudi 22septembre 2016.
 Passage à Ammoudara sale et puant par endroit. Des zones humides souillées par des poches plastiques, des bouteilles et des papiers. Par contre, la plage est propre et la centrale thermique à une extrémité est une gêne surtout visuelle. Nous allons ensuite vers Gouvès où la plage est vraiment sale puis prenons un café à Stavromeno où c'est nettement mieux. Il est temps de rejoindre l'aéroport.
 Et la voiture? Entièrement satisfait et je n'en ai pas parlé depuis plusieurs jours parce qu'elle a parfaitement joué son rôle. 810 km sans le moindre problème. Nous remettons la clé au patron qui accueille deux clients français en exprimant notre satisfaction. Il est tout content et ça rassure les couple. Vol sans problème avec atterrissage en avance. Retour sans souci avec un chauffeur de luxe JP et un panier repas préparé par Nita.


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